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Faire réseau(x)

Le Réseau des Créfad coordonne 16 associations qui œuvrent en réseau pour construire et agir ensemble et avec d’autres. L’inter-associatif est inscrit dans les statuts du Réseau et dans ses pratiques (priorités d’action).

Nous sommes impliqués dans des espaces collectifs plus larges comme le CELAVAR Auvergne-Rhône-Alpes (comité d’étude et de liaison des associations à vocation agricole et rurale), le Réseau National des Espace-Test Agricoles (RENETA), Piments (Réseau des espaces-test pour les activités des jeunes), le Réseau International des Hautes Études des Pratiques Sociales (RIHEPS). Nous travaillons en grande proximité avec le Réseau des Cafés Culturels et Cantines Associatifs.

Les associations membres du Réseau des Créfad se reconnaissent dans des valeurs communes en référence au Manifeste de Peuple et Culture. Et depuis peu elles se sont donnés des mots pour nommer ce qui les relient. Ils ont fait l’objet d’un texte Faire mouvement, faire réseau.


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La carte des membres du Réseau des Créfad


Contact

contact@reseaucrefad.org
06 82 58 43 70

Réseau des Créfad
1, impasse de l’école – Nadaillat
63122 Saint-Genès-Champanelle


Lettre d’info

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(Re)donner place aux corps

Dans toutes les situations de la vie sociale, nous pouvons constater la dissociation entre l’intellect et le corps, privilégiant la pensée, le concept, l’idée en niant le corps. Pourtant la prise en compte du corps permet, par la prévention et par la connaissance, d’anticiper nombre de situations problématiques et coûteuses : fatigue, stress, mal de dos, indispositions, démotivation, absences, etc.

Le Réseau des Créfad œuvre à la mise en place, partout où c’est possible, avec des acteurs sociaux, des employeurs, des salariés, des associations, des bénévoles, des actions de sensibilisation, d’accompagnement, de formation permettant de prendre en compte le corps : dans les relations de travail, l’organisation des postes de travail, dans les pratiques pédagogiques et d’enseignement, dans les situations sociales. Des apports de connaissances, des paroles, des pratiques simples et adaptées (hors d’une médicalisation) ouvertes à tous les publics quels que soient les âges, les métiers, les situations sociales pour (re)donner place entière à nos corps.

Choisir ses façons d'habiter

Habiter pour s’abriter, pour se loger, pour agir… seul ou à plusieurs, de manière pérenne ou non, de manière autonome ou concertée… Cet horizon ouvert de nos espaces de vie exige d’interroger nos habitudes, ce qu’on nous a transmis ou non, l’articulation entre formes de l’habitat (grand, petit, léger, dur…) et fond de ce qu’on souhaite vivre en son sein (travail, logement, individuel, collectif…), l’intérieur et l’extérieur. Œuvrer pour un habitat choisi, abordable par tous, confortable pour chacun·e et sain. Retrouver du pouvoir d’agir dans sa fabrication et/ou son appropriation en acquérant des savoir-faire liés à la construction et la rénovation, apprendre à auto-construire et qu’il s’agisse de nos espaces de vie ou de travail ou une hybridation inventive. Interroger et bousculer les pouvoirs publics sur les conditions d’habiter souvent en contradiction avec leur souhait d’accueillir de nouvelles populations ou de mixité sociale. Articuler l’habiter à notre rapport à l’environnement, à la nature, à la santé, à l’espace public, à l’implication citoyenne.

Propriété collective à but non-lucratif

Nos outils de travail sont notamment des espaces partagés, de cohabitation, de mutualisation pour que les associations (et pas seulement celles du Réseau des Créfad) puissent établir des passerelles, construire du commun, des communs. En devenir propriétaire à plusieurs, c'est concrétiser l’idée de conserver nos outils de travail que sont nos locaux dans un temps long, aussi long que nos projets associatifs, du long-terme donc. De même, il s'agit de conserver une dimension non-lucrative de nos locaux comme nos associations sans but lucratif. Les conserver à distance de la tentation de spéculation du marché et toute autre réduction de nos outils à une valeur strictement marchande ou encore nous garantir une autonomie d’action (être propriétaire nous permet d’habiter et d’agir) dans une relation aux pouvoirs publics limitant possiblement les jeux d’influence.

Alors il nous faut trouver des formes de propriété adaptées à nos convictions sociales et démocratiques qui sortent nos outils de travail partagés de toute logique capitaliste, comme les SCI (sociétés civiles immobilières) articulées au principe une structure = une voix, les fonds de dotation ou encore les associations, et peut-être d’autres encore à inventer.

Des arts dans nos pratiques

Nous invitons les arts dans nos actions. Nous concevons nos accompagnements, nos formations, nos animations en prenant en compte l’esthétique de l’espace et la place du corps. Nous proposons aux participant·e·s de s’exprimer dans d’autres registres que l’intellectuel (le sensible, le poétique…) et par d’autres modes que la parole et l’écrit (le mouvement, le dessin…).

Le Réseau des Créfad initie des actions en partenariat avec des artistes (chorégraphes, comédien·ne·s, photographes…) pour faire exister des propositions artistiques sur nos terrains, hors du divertissement. Nous considérons les arts comme une forme de connaissance du monde et comme l’élément d’un bien vivre, au même titre qu’un habitat confortable ou qu’un emploi épanouissant.

Nous accompagnons les participant·e·s de nos actions à explorer les arts dans leur diversité, à créer leurs propres significations à partir d’une expérience artistique et à s’autoriser à travailler une pratique artistique et même plusieurs.

Accompagner les initiatives

Faire chemin au côté des hommes et des femmes qui ont une idée à faire éclore. Accueillir, être à l’écoute, proposer des étapes, des outils, de la formation, des écrits à lire et à produire… au rythme du mûrissement de l’initiative, qu’elle soit individuelle ou collective. Soutenir l’initiative tout en questionnant les évidences, pour que l’initiative fasse sens et cohérence pour celles et ceux qui la portent. Faire lien, ouvrir des réseaux : on ne crée pas seul, on n’agit pas seul, même quand il s’agit de créer sa petite entreprise, son habitat, sa pratique artistique. Accompagner sans enfermer dans une catégorie malgré les usages en vigueur : les jeunes, les séniors, les ruraux, les demandeurs d’emploi… au gré des saucissonnage de nos vies ou des dispositifs qui nous morcellent par tranches de difficultés (le logement, la famille, l’isolement, la pauvreté, la formation…). Les associations du Réseau des Créfad accompagnent des hommes et des femmes dans le respect de leur dignité humaine, dans tout ce qu’ils et elles entreprendront de juste et solidaire.

Des urbanités solidaires

Entre métropolisation, relégation et dévitalisation, il est des territoires en voie de déshumanisation. Peut-être ou pas. Les associations du Réseau des Créfad revendiquent une (ré)appropriation des espaces et territoires de vie par leurs habitant·e·s. Prendre part, prendre sa part, partager, initier des manières de faire vie collective, individuellement et avec d’autres. Interroger les espaces publics, les investir de nos actions, de nos liens, les « déstigmatiser » pour qu’ils nous « déstigmatisent ». Des densités, des mixités, des cultures pensées comme des ressources plutôt que des frontières.

Des approches qui décloisonnent, qui « transversent » ! C’est ce que les associations mettent en œuvre.

Transformer nos problèmes de terrain en objets de recherche

Devenir des acteur·e·s-chercheur·e·s.

Parce qu’agir nous engage à penser, à prendre du recul sur nos pratiques, à les analyser pour les faire évoluer. Rester critique sur notre « penser », sur notre « agir ». Mais il s’agit aussi de s’appuyer sur des connaissances, des théories, des savoirs qui vont éclairer nos pratiques d’une autre manière, nous faire élargir nos points de vue, les confronter à d’autres regards et analyses. De la rigueur scientifique, de l’exigence éthique et pratique, de la pensée dialectique et raison logique ancrées dans nos terrains d’action… comme un art de questionner le monde.

Et puis, écrire, parler, transmettre ce qu’on a construit de ce mouvement de la question en savoirs, en connaissances, en méthodes, en interrogations. Démarche d’acteur·e ou démarche collective, rien d’inné dans la recherche-action ou action-recherche, entre autres le séminaire itinérant des acteurs et entrepreneurs sociaux animé par le Réseau des Créfad nous ouvre des possibles.

Écrits et pratiques éducatives

Les écrits sont partout dans les vies professionnelles et quotidiennes et sur de multiples supports. Lire, écrire et parler sont des gestes sociaux façonnés par ce qui a été transmis en multiples situations et milieux (famille, école, mondes du travail, groupes sociaux…) et qui évoluent en permanence. Se réapproprier le l’écrire, le parler et le lire dans leur diversité engage de désacraliser, décloisonner le social, l’éducatif, le culturel et le politique ; de déployer multiples approches et actions, à tous les terrains. Des objectifs multiples eux aussi y sont associés mais rarement explicites : le taux d’illettrisme stagne depuis de très nombreuses années à presque 10% de la population adulte ayant été scolarisée, à qui profite cette situation ? Les jeux de pouvoir et de domination sont souvent à l’œuvre et parfois très difficiles à déjouer tellement nous les avons incorporés : « lire, ce n’est pas pour moi », « je ne sais pas écrire, je suis nul en orthographe »… Les associations du Réseau des Créfad tentent de multiples manières et sous de multiples formes de rappeler et d’agir sur du parler-lire-écrire articulés comme des moyens d’émancipation, de pensée individuelle et collective, de transmission, comme des terrains d’intervention et d’expression à condition qu’ils soient accessibles et transmis à toutes et tous.

Comprendre et déjouer les dominations

Lorsque l’on s’intéresse à la relation aux autres et à la compréhension du monde social, la domination est l'un des thèmes le plus largement travaillé.

Nos associations d’éducation populaire et les individus qui les composent, comme l’ensemble de la société, s’inscrivent dans des relations sociales et sont donc à ce titre largement concernés par les questions de domination à l’interne comme à l’externe. En tant que formateur·trice·s, animateur·trice·s, accompagnateur·trice·s, nous nous trouvons par ailleurs régulièrement dans des situations où les relations avec les personnes sont asymétriques, aussi la compréhension des mécanismes de pouvoir et d’autorité que nous pouvons exercer (parfois malgré nous) nous semble un préalable intéressant à mettre au travail.

Les thèmes et concepts liés aux questions de domination se sont très largement enrichis, et sont aujourd’hui largement débattus, contredits, questionnés, controversés. C’est pourquoi un travail rigoureux à notre échelle nous semble indispensable pour distinguer les différents aspects qu'une telle question met en lumière et comprendre ce que cela soulève dans nos pratiques et dans nos relations.

Au-delà d’un précepte moral de lutte pour une justice sociale et pour l’émancipation des individus, il nous appartient donc de mener ce travail dans la durée pour comprendre les questions de domination et mieux les prendre en compte dans nos associations d’éducation populaire.

Des territoires ruraux vivants

Ni perdant de la restructuration de notre société, ni pendant de l’urbain, le rural se définit d’abord au pluriel. Des territoires ruraux, des espaces ruraux fertiles à la création de projets, d’initiatives, de liens, d’idées, de natures, de vies. Des espaces où se conjuguent si l’on crée des conditions favorables, coopération, solidarité au cœur de l’action. Les associations du Réseau des Créfad ensemble et avec d’autres souhaitent contribuer à l’émergence et au maintien de dynamiques locales, coopératives, associatives, citoyennes, agri-rurales. Cela les engage à accompagner les initiatives, à former les acteurs, à ouvrir l’espace culturel de chacun·e, à intervenir auprès des pouvoirs publics…

Se former tout au long de la vie

Rendre possible tout au long de sa vie le fait d’apprendre, d’élargir ses connaissances, ses compétences, ses savoir-faire… renouveler sans cesse la curiosité de chacun·e. Se former pour ouvrir des brèches, tracer son chemin, à partir de toutes les scènes de la vie.

Sans hiérarchie des savoirs, questionner en permanence dans nos associations nos méthodes, nos pédagogies, nos modalités, nos postures. Il s’agit alors de former et de se former pour ne pas s’enfermer dans des habitudes, consolider son autonomie de penser et d’agir sans craindre la complexité du monde.

Notons que la méthode de l’entrainement mental constitue un point d’appui primordial dans notre action de formateur·rices.